Frustration + Vipères Sucrées Salées
Frustration – post-punk
Les présenter une énième fois serait leur manquer de respect. Mais rappeler pourquoi ils sont importants ne peut pas faire de mal. Historiquement liés à la montée de puissance de Born Bad Records, dont ils furent la toute première sortie, les membres de Frustration font figure de grands frères bienveillants de toute la scène indé française. Leur parcours même est symbolique : issus du milieu garage qui tournait en circuit fermé dans les années 90, ils ont délaissé le rock à tatouages/gomina pour tenter autre chose – un truc à la croisée du punk et de la cold wave, de Metal Urbain, Killing Joke, et Joy Division – quand nous redécouvrions tous le patrimoine « synthwave » de la France à travers les compiles BIPPP ou Des Jeunes gens mödernes. Et cinq mecs pas vraiment réputés pour être des dieux de la technique se sont retrouvés investis d’une grâce étrange, entre l’éclosion du génie et l’alignement de planètes : devenus avant-gardistes à la quarantaine commençante, ils ont montré le chemin comme si de rien n’était à toute une génération de groupes qui a pris conscience que oui, c’était possible, ici-même, dans l’Hexagone maudit. Succès critique, grosses ventes, public déchaîné. Le reste est de l’histoire.
En 1ère partie : Vipères Sucrées Salées – post-punk / new wave
Vipères Sucrées Salées ne descend pas des villes portuaires ou du Grand Est mais bel et bien des gorges de la dèche. Le trio lyonnais chante en français ses déambulations citadines sur des rythmes acérés de guitare et autres balades synthétiques. Vipères Sucrées Salées c’est des comptines délurées et autres cavalcades en tempos rapides qui se jouent des affres de la cold wave, au profit d’une pop mielleuse et décadente.