Bertrand Belin + ARLT

Concerts

BERTRAND BELIN [chanson pop]

Être au monde. Comment se fait-on à l’idée d’être ici-bas, soumis aux aléas d’une existence plus surprenante que nous ? Être au monde, flanqué d’une altérité avec laquelle on doit composer, pour le meilleur et pour le pire.

C’est ce que raconte le septième album de Bertrand Belin. Antidote idéal à nos angoisses, nos solitudes, mixture hybride de pop francophone incitant à l’ivresse des sens et des luttes. Remède à la banalité actuelle, car refusant toutes contraintes. De la liberté, il y en a toujours eu depuis le premier album éponyme de Bertrand Belin, en 2005. Mais elle irradie ici comme dépourvue de filtres, ignorant les coquetteries et le brouillard actuel.

Un album tout en contrastes, aussi bien sonores que sémantiques. Les boîtes à rythmes nous saisissent, la guitare se fait plus discrète tandis qu’un Mellotron, avec son souffle et ses défauts, se distingue parmi les autres claviers. D’où le vent et le cuivré. Un son instantanément familier. Et une appréhension libre du classicisme. La pulsation remplit tout. Comme un groove insidieux qui « va directement aux muscles », qui va prendre toute son ampleur sur scène. Tambour Vision appelle à la danse, ce « poème ininscrit ou détracé » d’après un Alain Badiou commentant le Zarathoustra nietzschéen, qui ne croirait « qu’en un dieu qui sait danser. » D’ailleurs, l’une des variations de son champ lexical touche au liturgique : la messe, la prière… En évoquant la longueur de l’Angélus comme du phallus, Belin remet en question des crédos sexistes. Mais en se montrant plus espiègle qu’iconoclaste.

 

 

ARLT [chansons poétiques]

Arlt est un duo. ‘Turnetable’ est un disque de Arlt. Déréglé.  Il est neuf, il brille.
Il a été composé par Sing Sing. Puis décomposé par Eloïse Decazes. Recomposé enfin par les deux, avec Ernest Bergez (Sourdure, Kaumwald, Orgue Agnès)
‘Turnetable’ a été enregistré au salon, dans la chambre, en studio, chez la voisine et au jardin.
Dedans-dehors donc. Et ça s’entend.
Tout ça dans Thiers, ville en pente et de fait ‘Turnetable’ penche pas mal. ‘Turnetable’, oui, tourne et penche.
Tout dans Turnetable – paroles, mélodies, orchestrations – tourne et penche. Et fait tourner, tout tourner, tout pencher, tout autour quand on le joue.

Dans‘Turnetable’ l’aventure est partout et les contraires réconciliés. Ainsi le comique et le tragique, le lyrique et l’hébété, le sensible et le rugueux.
C’est un disque de chanson française expérimentale populaire avec des espèces de tubes à l’intérieur (ils tournent ils penchent).

Pensez à utiliser votre cagnotte YEP’S